Généralistes contre proposition de loi Ce n’est pas ce qu’on demande: lutte déserts médicaux

La loi Valletoux, qui vise à optimiser la disponibilité des soins, fait l’objet de discussions à l’Assemblée nationale dès ce lundi. Cependant, plusieurs groupes syndicaux et regroupements de spécialistes du domaine de la santé s’opposent à certaines dispositions jugées trop contraignantes.

Le 9 juin, le cabinet du Dr Soline Guillaumin, membre du collectif « Médecins pour demain », était fermé en signe de contestation contre la proposition de loi Valletoux examinée à l’Assemblée nationale à partir du 12 juin. Cette proposition, portée par le député Frédéric Valletoux, vise à « améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels ».

Le Dr Guillaumin exprime son désaccord avec cette loi : « Au lieu de nous imposer des choses, aidez-nous à nous installer correctement. (…) Nous disons qu’il manque de soignants et eux, ils veulent ajouter de l’administratif supplémentaire pour nous gérer. Ce n’est pas ce qu’on demande. »

Une proposition de loi jugée « liberticide »

La proposition de loi prévoit d’inscrire tous les professionnels de santé dans des communautés territoriales, une sorte de structure locale pour coordonner l’offre de soins. Elle envisage également de rendre les gardes obligatoires pour tous les établissements de santé. Luc Duquesnel, président du syndicat Les Généralistes CSMF, dénonce une atteinte à l’indépendance et à l’attractivité du métier de médecin. Il considère que « les 700 amendements sont liberticides pour les jeunes médecins. On les oblige à exercer dans des déserts où il n’y a pas de lycées, pas de collèges, plus de restaurants… et on veut y mettre des médecins? »

La loi propose aussi d’interdire l’intérim en début de carrière et d’offrir une allocation mensuelle aux étudiants qui s’engagent à rester dans un désert médical pendant deux ans. Pour les syndicats, il s’agit d’une manière détournée de réguler l’installation des soignants. Le rapporteur du texte, Frédéric Valletoux, affirme qu’il « ne souhaite pas » toucher à la liberté d’installation.