Suite aux coups de feu survenus au cœur de Villerupt, située au nord de Metz, ayant entraîné des blessures pour cinq individus, l’édile de la localité accuse les autorités étatiques de négligence. Il prétend en effet avoir informé sans succès ces dernières d’un « lieu d’échange de drogue » repéré « depuis une certaine période ».
L’auteur présumé des coups de feu survenus samedi soir à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), près de la frontière avec le Luxembourg, est toujours en fuite en direction de Fameck, près de Thionville (Moselle), selon les informations obtenues par France Bleu Lorraine Nord dimanche 14 mai auprès du parquet de Nancy. La voiture utilisée lors de la fusillade, une Renault Mégane, a été retrouvée incendiée près de la forêt du côté de Morlange, à l’est de Metz. La police judiciaire de Metz a été chargée de l’enquête pour tentatives de meurtre.
L’agresseur a tiré samedi vers 18h30 sur la place Jeanne d’Arc, en plein centre-ville de Villerupt. La préfecture, le parquet et la police ont confirmé que le tireur, cagoulé, était arrivé en voiture et a pris pour cible un groupe de jeunes qui se trouvaient sous un porche.
La fusillade a fait cinq blessés. Trois d’entre eux sont dans un état d’urgence absolue et le pronostic vital est engagé pour l’un d’entre eux. Un jeune de 17 ans a reçu une balle dans la tête et a été opéré dans la nuit. Un homme de 20 ans ne peut être opéré après avoir été blessé au thorax. Un homme de 30 ans a également été touché au thorax et au bras. Parmi les victimes, il y a aussi un homme de 29 ans dont la vie n’est plus en danger et une femme de 30 ans blessée à la hanche par une balle perdue.
« Nous sommes livrés à nous-mêmes », se plaint le maire de Villerupt
Le maire de Villerupt, Pierrick Spizak, a exprimé sa colère sur France Bleu à propos de ce qu’il considère comme un règlement de comptes. « Il y a un point de deal identifié en plein centre-ville », déclare-t-il, ajoutant que cela est connu depuis un certain temps. Il tente d’obtenir plus d’effectifs de police, mais ne se sent pas écouté « au sommet de l’État ». Pierrick Spizak souligne le trafic de drogue qui s’est installé dans sa ville et la montée de l’insécurité.
« En France, on démantèle les services publics et nous sommes livrés à nous-mêmes », s’inquiète le maire. « Aujourd’hui, ce sont les maires qui doivent régler les situations. Nous ne voulons pas en vouloir aux agents, mais plutôt à ceux qui sont au-dessus. Sur notre territoire, il y a 12 000 procédures qui ne sont pas traitées. » Il envisage d’installer des caméras de surveillance « l’année prochaine ».
La préfecture de Meurthe-et-Moselle a renforcé samedi soir le dispositif de sécurité et les effectifs de police. Julien Le Goff, secrétaire général de la préfecture en Meurthe-et-Moselle, a confirmé que le maire lui avait déjà « signalé un certain nombre d’événements, que l’on n’a jamais méconnus ».