Football : Conflit président-supporters, relégation en National pour Nîmes Olympique

Deux années se sont écoulées depuis la relégation des Crocodiles de la Ligue 1, et ils joueront désormais en National dès la saison suivante. Perdant pied sur le terrain sportif, l’équipe du Gard est en plein milieu d’une crise tumultueuse entre le président du club et les fans.

« Ma ligne rouge, c’est le National. Il ne faut pas que le club tombe en National… » Ces mots de Rani Assaf, prononcés le 2 mai 2022, laissaient espérer que tout n’était pas perdu pour le Nîmes Olympique. Un an plus tard, ils soulignent l’échec du club, officiellement relégué en National après une saison catastrophique en Ligue 2 (19e), tant sur le terrain qu’en dehors. La formation qui évoluait encore en Ligue 1 en 2021 a tout perdu, jusqu’au soutien de ses supporters.

L’équipe retrouvera le troisième échelon national alors que des tensions existent entre le public, en conflit ouvert avec le président et sa vision sportive et économique. Le temps où l’équipe était dirigée par Bernard Blaquart et comptait des joueurs tels que Renaud Ripart et Téji Savanier semble loin. Après trois saisons consécutives de mauvais résultats, la situation est tendue.

Un conflit ouvert entre le public et les groupes de supporters s’est instauré, avec pour point central le président Rani Assaf. Arrivé en 2014 comme actionnaire minoritaire, il est devenu président à l’été 2015 après la condamnation de son prédécesseur pour des matchs truqués en 2018. Ses déclarations sont rares et acerbes, provoquant une « fracture progressive » pour Dimitri Pialat, président des Gladiators, la principale association de supporters.

Des tensions ont été ravivées par l’affaire des fumigènes en 2021, qui a conduit à la fermeture de la tribune historique où siégeaient habituellement les Gladiators. Rani Assaf souhaite que les Gladiators soient dissous par la voie judiciaire, car ils sont les plus virulents contre lui. Cependant, il est peu probable que les supporters puissent revenir sans signer une charte de bonne conduite.

Le club a également pris la décision de mettre fin aux abonnements, de fermer les guichets physiques depuis la période Covid, ou encore d’augmenter le prix des places en tribune populaire depuis la descente en deuxième division. De nombreuses zones d’ombre persistent encore et l’on ne sait pas où veut aller Rani Assaf avec le club. Cependant, il est clair qu’il souhaite se débarrasser de tout ce qui n’est pas lié à l’aspect sportif du club.

Pour Corentin Carpentier, membre actif du collectif « Sauvons le Nîmes Olympique », la sortie de crise pourrait consister à dénoncer auprès de la DNCG (Direction nationale de contrôle et de gestion) la convention et le numéro d’affiliation liant actuellement le club à l’association Nîmes Olympique : « On est potentiellement prêts à essayer de convaincre l’Association de résilier la convention pour repartir de zéro avec un projet de socios comme à Strasbourg ou encore à Bastia, et des repreneurs locaux solides ou nationaux avec une véritable ambition. »