Le représentant du ministère de la Fonction publique accueille ce lundi les organisations syndicales des employés de l’État afin de présenter les dispositions financières prévues par le gouvernement pour atténuer l’impact de la hausse des prix sur le niveau de vie des fonctionnaires.
Face à l’inflation, le budget de Maud devient de plus en plus restreint. « Par exemple, avant, je faisais mes courses à la semaine, maintenant il y a des produits que je stocke quand ils sont en promotion pour ne pas les acheter au prix fort », explique cette secrétaire de mairie dans deux petites communes en Charente. Malgré ses huit ans d’ancienneté et ses deux concours, elle gagne à peine plus que le salaire minimum. Comme celui de beaucoup de fonctionnaires, le revenu de Maud ne suit pas la flambée des prix. « Ma rémunération est rattrapée par le smic. Mon salaire de base, indiciaire, c’est 40 euros d’écart avec l’équivalent du smic. Il n’y a plus de valorisation, ni de l’ancienneté, ni des concours, regrette Maud. Si on veut faire ce métier pour le salaire, il faut oublier. Il faut vraiment avoir envie de le faire. Il n’y a plus d’attractivité. »
Sylvie Gibel, secrétaire de mairie dans le Gers depuis près de 30 ans, abonde dans ce sens. Elle constate que les jeunes délaissent un métier « qui a beaucoup évolué et qui s’est complexifié ».
« Des maires galèrent pour trouver des secrétaires de mairie, mais les salaires qu’on a, ça n’attire pas, donc ils partent dans le privé. Pourtant, c’est un métier où on ne peut pas s’ennuyer, c’est un métier vraiment passionnant. », explique Sylvie Gibel à franceinfo.
Les secrétaires de mairie, comme de nombreux fonctionnaires, espèrent donc des mesures adéquates pour leur pouvoir d’achat. La revalorisation du point d’indice, et donc des rémunérations des agents, à hauteur de 3,5% le 1er juillet 2022, ne suffit pas à compenser l’inflation. Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guérini a rencontré au mois de mai les représentants de huit syndicats de fonctionnaires pour écouter leurs propositions. Il reçoit à nouveau les organisations syndicales lundi 12 juin, pour annoncer des mesures pour le pouvoir d’achat. Le gouvernement veut en priorité améliorer la rémunération des agents en bas des grilles.
La CGT demande une revalorisation « d’au moins 10% »
Un fonctionnaire sur cinq est payé au niveau du smic, soit près de 1 350 euros net par mois. Il est donc nécessaire d’agir, tout en respectant la rigueur budgétaire, explique l’entourage de Stanislas Guérini. Cependant, les syndicats préviennent : des mesures ciblées pour ces petits salaires ne leur suffiront pas. Ils demandent une nouvelle revalorisation générale, pour tous les fonctionnaires. Chaque organisation a son objectif : la CGT, premier syndicat de la fonction publique, exige une hausse de 10%, pour rattraper les dix ans de gel du point d’indice. Invité de franceinfo lundi 12 juin, le secrétaire général de la FSU Benoît Teste, réclame également une augmentation de salaire « de 10% minimum pour tout le monde ». Force Ouvrière, prône a minima une compensation de l’inflation, autour de 6%, en comptant la revalorisation de l’été dernier.
