Accusé d’avoir rejoint en Syrie un groupe de combattants avant de revenir en France, Flavien Moreau, le premier jihadiste français jugé par le tribunal correctionnel de Paris, sera fixé sur son sort jeudi. Sept ans de prison ont été requis contre lui.
Déjà condamné à plusieurs reprises pour des délits de droit commun
Flavien Moreau, âgé de 28 ans, est d’origine sud-coréenne, adopté par une famille française. Ce n’est pas la première fois qu’il a affaire avec la justice française.
Le jihadiste a connu la prison dès son jeune âge étant
condamné treize fois pour des délits de droit commun. Après, il s’est converti à l’Islam, part étudier l’arabe en Egypte, se radicalise et finit par répondre à l’appel du jihad en Syrie.
Il affirme n’avoir pris part à aucun combat
Le
17 octobre dernier, devant les juges de la
16e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Flavien Moreau a
admis son séjour en Syrie. D’ailleurs, sous le nom de guerre d’
« Abdel Fattah », il avait confié son périple à un journaliste suisse rencontré côté turc de la frontière qui l’avait ensuite rapporté dans un article intitulé
« Les premiers armes d’un jihadiste », paru dans le quotidien
Le temps.
Devant le tribunal, il a
raconté comment il a pu passer, avec le concours d’un passeur,
dans un village syrien contrôlé par des
katibas islamistes où il achète une kalachnikov, trois chargeurs et une centaine de balles.
Il affirme toutefois qu
’il n’a pris part à aucun combat et qu’il avait fait
“seulement de la surveillance, un peu de police, surveillé la katibas, les frères, c’est tout”.
D’après lui, son
séjour en Syrie n’a duré “
qu’une dizaine de jours. J’ai eu beaucoup de mal à ne pas fumer, parce que fumer c’était interdit dans la katiba. J’avais emporté des Nicorettes, mais ça n’a pas suffi. Alors j’ai laissé mon arme à mon émir et je suis parti”.
Interpellé après plusieurs tentatives de retour en Syrie
Brièvement rentré en France, il tente plusieurs fois de revenir sur « la terre de Cham, la terre de jihad ». Mais repéré par plusieurs services antiterroristes, il est à chaque fois refoulé.
Suivi de près par les
services antiterroristes français, Flavien Moreau est placé sur écoutes. Les
enquêteurs l’entendent ainsi dire qu’il est en quête de faux papiers pour une nouvelle tentative de retour en Syrie et décident, en
janvier 2013, de
l’interpeller.
Grâce aux écoutes téléphoniques, les enquêteurs appréhendent également
Farid Djebbar, un Français de 26 ans, avec qui Flavien Moreau s’entretient régulièrement et qui a comparu à ses côtés.
Le procureur réclame quatre ans de prison pour le présumé complice
Farid Djebbar, également converti à l’Islam, ne s’est pas rendu en terre de jihad. Il a seulement reçu deux virements de la part de Flavien Moreau. En revanche, les enquêteurs ont découvert dans son ordinateur des fichiers de
vidéos jihadistes, des requêtes informatiques sur
la préparation de bombe artisanale, des
requêtes sur Al Qaïda ou Aqmi et deux recherches avec les mots
« rencontrer François Hollande » et
« déplacements de François Hollande ». Pour lui, une peine de quatre ans de prison dont un avec sursis est requis par le procureur.]]>