Festival des bateaux-dragons à Hong Kong : liesse populaire et retour du public explosent !

Des embarcations ornées d’une tête de dragon s’affrontent au rythme des percussions. Longtemps négligée en raison de la pandémie, la célébration des bateaux-dragons a retrouvé ses lettres de noblesse à Hong Kong, attirant des milliers de spectateurs malgré des températures étouffantes.

« Pendant la pandémie, j’ai suivi les compétitions à la télévision, mais il est bien plus agréable d’être sur place. L’expérience est complètement différente devant un écran, on ne perçoit pas l’atmosphère », raconte Cheuk Shum à l’AFP. Avant que Hong Kong ne se confine en raison de la Covid, ce quadragénaire avait assisté aux huit précédentes éditions de ce festival centenaire, reconnu par l’Unesco, mais la pandémie l’en avait ensuite tenu à distance.

Comme Cheuk Shum, des milliers de personnes ont foulé le jeudi 22 juin le sable de la plage principale de Stanley, une station balnéaire chic au sud de l’île, marquant le grand retour du public sur plusieurs plages de la mégapole depuis la levée totale des mesures drastiques anti-Covid en mars. « Le festival n’a jamais cessé d’exister, y compris pendant les années Covid », insiste Jack Lam, qui est bénévole depuis plus de dix ans au sein de l’association qui organise la course des bateaux-dragons à Stanley. « Nous avions maintenu l’événement à une bien plus petite échelle, mais ce n’était pas la même ambiance ».

À Stanley, nombreux sont ceux qui sont arrivés dès 8 h du matin, avant même le début de la course. Malgré l’humidité et une température de plus de trente degrés, les spectateurs sont venus en grand nombre pour voir les 174 équipes de rameurs s’affronter pour la première place à bord de pirogues longues d’une dizaine de mètres, ornées de têtes de dragon aux couleurs vives.

Un festival classé à l’Unesco

Certains ont participé pour la première fois au festival, qui est classé au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. C’est le cas de Christian Wertheimer, originaire d’Angleterre, qui a atterri à Hong Kong en 2018. « À l’époque, j’étais en voyage au Japon pendant le festival, et après… Covid, Covid, Covid », dit-il avec un soupir. « Ce genre d’événements et la vie culturelle de Hong Kong nous ont cruellement manqué pendant la pandémie ».

Célébrée le cinquième jour du cinquième mois du calendrier lunaire chinois, la fête des bateaux-dragons, manifestation culturelle et sportive à la fois, est une tradition vieille de plus d’un siècle en Chine. Connu également sous le nom de Tuen Ng, le festival commémore traditionnellement la mémoire de Qu Yuan, un poète chinois de l’époque du Royaume combattant (à partir du Ve siècle av. J.-C.) qui se serait suicidé par noyade dans une rivière après avoir été faussement accusé de trahison, rapporte à l’AFP Jack Lam.

« À la suite de sa mort, des villageois se seraient précipités dans l’eau pour ramasser les morceaux de son corps, sans succès », indique-t-il. « Ils auraient ensuite préparé des ‘zongzi’ (boulettes de riz enveloppées de feuilles de bambou, NDLR) pour éloigner les poissons de la dépouille et les auraient jetées dans la rivière ». Ces plats traditionnels continuent de ravir les papilles des spectateurs des régates de bateaux-dragons, dont la première édition à Hong Kong a eu lieu en 1976.