Dans « Frontier », Guillaume Singelin propose un space opéra à la fois plaisamment innocent et engagé politiquement. Il faut dire que le cheminement parcouru est important.
Le titre est Frontier en anglais. Il s’agit d’un véritable périple long et agréable dans les étoiles, qui se déploie sur près de 200 pages. Guillaume Singelin fait partie de ces trentenaires nourris aux mangas, aux bandes dessinées et probablement aux jeux vidéo. On perçoit également qu’il vient de l’animation, ce qui confère un style graphique mignon et très « kawaï », comme diraient les Japonais.
Une multitude de petits personnages pop, presque enfantins, à grosses têtes
Dans l’histoire de la bande dessinée, le genre de la science-fiction a souvent donné naissance à des récits pessimistes. La bonne nouvelle est que si Frontier débute comme une dystopie – une histoire sombre et plutôt angoissante -, il fait finalement le choix de présager un doux espoir pour l’humanité.
Guillaume Singelin imagine d’abord que l’humanité sera aussi stupide et avide dans sa conquête de l’espace qu’elle ne l’est sur Terre. Elle accordera la priorité à l’exploitation des ressources des planètes, sans se soucier ni des milliers de tonnes de déchets rejetés dans le vide intersidéral, ni du bien-être des ouvriers qui se donnent corps et âme à leur travail. Cependant, entre les stations-usines surpeuplées, les énormes cargos interstellaires et les planètes encore peu explorées, il y aura sûrement une place dans l’espace pour une ZAD utopique – une zone à défendre – où l’on pourra inventer des lendemains radieux.
Une naïveté revendiquée
Alex, l’un des petits héros de cette grande aventure, l’admet volontiers. Camina, sa copine mercenaire qui s’est retirée des combats, répond qu’un peu de naïveté et de candeur ne fait pas de mal. Alors, si l’espace vous manque, répondez à l’appel de Guillaume Singelin.
Frontier, sous-titré Explore, Expand, Escape, est publié sous le label 619.
Un Metal qui crie de peur
Le numéro 7 de Metal Hurlant, de retour après quelques décennies de silence, présente une parade monstrueuse, une série de courts récits cauchemardesques signés Neyef, Antoine Dodé ou encore Elene Usdin. C’est l’occasion de découvrir quelques auteurs et autrices de la nouvelle génération. Attention, ici pas de candeur et rien de naïf !
