États-Unis excluent Kosovo d’exercices militaires suite à heurts, menacent soutien diplomatique

L’envoyé des États-Unis au Kosovo a averti qu’il pourrait adopter des actions inédites afin de stopper l’appui diplomatique concernant la reconnaissance mondiale de cette région des Balkans, qui fait face à une recrudescence de tensions.

Mardi 30 mai, les États-Unis ont déclaré exclure le Kosovo d’un programme d’entraînement militaire, une sanction inédite suite à la décision de Pristina d’introduire des maires albanais dans des villes du Nord majoritairement serbes. Les nations occidentales ont appelé à une désescalade suite aux affrontements violents du lundi devant une mairie, au cours desquels une trentaine de membres des forces internationales dirigées par l’OTAN et environ cinquante manifestants ont été blessés.

L’ambassadeur américain à Pristina, Jeffrey Hovenier, a annoncé que le Kosovo ne ferait pas partie de Defender 23, un programme d’exercices militaires communs réunissant plus de 20 pays qui a commencé en avril et doit se poursuivre jusqu’à la fin juin en Europe. Depuis 1999, l’OTAN mène une opération de maintien de la paix dans ce territoire à majorité albanaise, qui a déclaré son indépendance en 2008 et que la Serbie continue de refuser de reconnaître.

Une indépendance toujours contestée

Au cours de sa déclaration, l’ambassadeur américain a menacé de prendre des mesures inédites pour mettre fin à l’appui diplomatique en faveur de la reconnaissance internationale de ce territoire des Balkans, dont l’indépendance est toujours contestée par la Russie, la Chine et certains pays européens.

Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a de nouveau critiqué le Premier ministre Albin Kurti, estimant que sa décision relative aux maires avait « fortement et inutilement aggravé les tensions ». Il a exhorté « toutes les parties à prendre des mesures immédiates pour désamorcer les tensions » et a condamné la « violence inacceptable » contre les soldats de la paix.