Le 14 avril 2023, Emmanuel Macron se rendra sur le site de Notre-Dame de Paris, dans le cadre d’une visite du chantier de reconstruction de la cathédrale. La veille marquera le quatrième anniversaire de l’incendie dévastateur qui a ravagé l’édifice, selon une annonce officielle de l’Élysée.
Quatre ans après l’incendie qui a dévasté Notre-Dame de Paris, le président Emmanuel Macron et son épouse se rendront sur le site pour « faire le point sur l’avancement des opérations de restauration » et « constater que l’objectif de restitution de l’édifice au culte et à la visite avant la fin de l’année 2024 sera tenu », selon la présidence. Le président visitera également le transept restauré, le déambulatoire de l’abside et l’achèvement de la reconstruction du tabouret qui supportera la nouvelle flèche, dont l’installation débutera à la fin du mois et se terminera à la fin de l’année. La ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, et l’archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich, accompagneront également Emmanuel Macron.
Flèche identique à celle de Viollet-Le-Duc
La nouvelle flèche sera identique au modèle d’origine, conçu par l’architecte du XIXe siècle Viollet-Le-Duc et culminant à 96 mètres de hauteur avec ses statues de cuivre. Elle sera reconstruite avec les matériaux d’origine : du bois de chêne pour la structure (220 tonnes) et du plomb pour la couverture et les ornements (140 tonnes). Le « tabouret de la flèche », un socle de 80 tonnes constitué d’un assemblage de pièces en chêne, fabriqué en Lorraine, sera achevé le samedi 15 avril 2023, exactement quatre ans après l’incendie, selon l’établissement public chargé du chantier de restauration.
La réouverture de ce chef-d’œuvre de l’art gothique au public est toujours prévue « en décembre 2024 », après les Jeux olympiques d’été à Paris. Le tabouret prendra appui à 30 mètres du sol sur les quatre piliers de la croisée du transept, au cœur de la cathédrale. Les arcs diagonaux en pierre de taille de cette croisée ont déjà été reconstruits. Un échafaudage doté d’un plancher installé à 26 mètres de haut grimpera progressivement pour culminer à 100 mètres dans la phase finale de la reconstruction de la flèche.
Le 15 avril 2019, l’incendie de Notre-Dame et l’effondrement de sa flèche, de sa charpente et d’une partie de ses voûtes avaient ému le monde entier, suscitant un élan de solidarité sans précédent (846 millions d’euros de dons provenant de 340 000 donateurs). Depuis l’incendie, les travaux de restauration se poursuivent à pleine vitesse, notamment le nettoyage des murs, des décors peints et des voûtes, qui s’étendent sur une superficie de 42 000 m².
Restauration du grand orgue
La remise en place du grand orgue, nettoyé et restauré par trois ateliers en Corrèze, dans l’Hérault et le Vaucluse, a commencé. Ses 8 000 tuyaux seront remontés un par un. L’orgue n’a pas été endommagé par les flammes ni par l’eau utilisée par les pompiers, mais il était recouvert de poussières de plomb.
Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept, ainsi que ceux de la sacristie, ont également été nettoyés et restaurés. Depuis novembre et jusqu’à la fin de l’année, les maçons-tailleurs de pierre travaillent à reconstruire les murs et les voûtes effondrés. La réparation des charpentes médiévales est également en cours.
Cinq artistes-designers doivent présenter au diocèse un projet « cohérent » pour rajeunir le mobilier liturgique, et le lauréat sera annoncé cet été. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, souhaite « un parcours pédagogique et spirituel » qui ne soit « pas l’équivalent d’un musée ». Les experts du patrimoine ont approuvé un axe central épuré et la présence d’art contemporain, mais ont rejeté l’idée d’équiper les bancs de lumignons, également refusée par Mgr Ulrich au profit de chaises.
Les abords de Notre-Dame, dont l’aménagement revient à la Ville de Paris, devraient être plus épurés et verdurisés, grâce à un groupement de spécialistes sélectionné en juin, dont le paysagiste belge Bas Smets. Par ailleurs, une information judiciaire est toujours en cours pour déterminer les causes de l’incendie, tandis qu’un juge enquête également sur la pollution au plomb. La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a annoncé mardi 12 avril 2023 l’accélération d’un plan de sécurisation des cathédrales françaises, avec un investissement de 220 millions d’euros d’ici fin 2023 pour restaurer et sécuriser 87 d’entre elles.