Élection Turquie: Opposition unie contre Erdogan, soutien optimiste après 20 ans de règne

Les forces politiques en opposition au chef d’État turc Erdogan ont décidé de former une alliance afin de proposer un candidat concurrent à l’élection présidentielle, qui est à l’heure actuelle considéré comme étant en tête des sondages.

« Je n’arrête pas d’y penser, je vis avec cette pensée du matin au soir, on y croit tous un peu pour la première fois, on ne parle que de ça, on a vraiment envie de changer après 20 ans car on ne fait plus confiance aux institutions, on veut que ça change évidemment », confie sur Franceinfo Sedef Ecer, dramaturge, scénariste, metteure en scène et auteure turque résidant en France avant l’élection présidentielle du 14 mai prochain.

Il s’agit de la première fois que la Turquie voit une opposition unie, composée de six partis, présenter un seul candidat : Kemal Kiliçdaroglu, face à Recep Tayyip Erdogan, en difficulté dans les sondages. Le candidat de l’opposition est donné favori. Une situation qui surprend néanmoins Sedef Ecer, car « il y a cet électorat d’Erdogan qui représente une base très solide et quoi qu’il fasse », cet électorat « ne change pas », mais « il y a une grande partie de la population qui en avait assez ». Et puis il y a « ce séisme qui a montré les limites de ce gouvernement qui était incapable d’aider » les sinistrés.

Kemal Kiliçdaroglu, une personnalité apaisante et rassembleuse

« Au début, je pensais que Kemal Kiliçdaroglu n’avait pas le charisme de l’homme fort » en comparaison de Recep Tayyip Erdogan, admet la dramaturge, « mais progressivement, on a bien vu que cela était devenu sa force » grâce à « son honnêteté, sa manière d’apaiser et de rassembler ». Selon Sedef Ecer, le candidat de l’opposition « a un discours apaisant face à un discours qui diabolise tout le monde », évoquant « les ennemis intérieurs et extérieurs ». « Le fait qu’il n’apparaisse pas comme l’homme fort, l’homme qui décide tout seul, s’avère être un avantage », se réjouit-elle.

Pour Sedef Ecer, « la peur est contagieuse mais le courage est également contagieux et soudain, j’ai vu beaucoup de mes amis, des artistes et des journalistes, exprimer massivement leur soutien sur les réseaux sociaux » en faveur de Kemal Kiliçdaroglu, malgré « ce régime qui devient de plus en plus répressif ».