Dirigeants de petites entreprises : renoncement aux soins médicaux et sacrifices familiaux pour leur activité

Au cours des 12 derniers mois, un tiers des dirigeants de petites et moyennes entreprises ont décidé de ne pas consulter de médecin, d’après les informations provenant de la fondation d’entreprise MMA.

La plupart des dirigeants de TPE, PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) affirment être en bonne santé physique, mais accordent beaucoup à leur activité professionnelle. Le baromètre annuel de la Fondation d’entreprise MMA, publié mardi 19 juin, montre que 31% des chefs d’entreprise ont déjà renoncé à consulter un médecin au cours des 12 derniers mois. Dans 75% des cas, cela est dû à la priorité accordée à leurs responsabilités professionnelles.

12% des sondés avouent ne jamais voir de médecin. Si 29% des dirigeants de petites entreprises suivent régulièrement des examens préventifs, cela reste 13 points en dessous de la moyenne nationale.

Le désir de ralentir

Les sacrifices de ces chefs d’entreprises vont parfois jusqu’à renoncer à avoir des enfants. Selon Sylvie Bonnello, la déléguée générale de la Fondation MMA, ce n’est pas l’idée d’avoir des enfants qui les effraie, mais plutôt celle de devoir s’arrêter de travailler pendant six à 12 mois alors que la santé du dirigeant est le premier capital immatériel de l’entreprise. Ainsi, 19% des patrons – près d’un sur cinq, hommes et femmes confondus – âgés de moins de 35 ans sont prêts à abandonner l’idée d’avoir des enfants pour ne pas pénaliser leur entreprise. Par ailleurs, 13% des personnes interrogées admettent ne pas avoir pu aider un proche dépendant.

Ces chefs d’entreprise commencent donc à vouloir ralentir. Toujours selon Sylvie Bonnello, ils ont traversé trois années très difficiles et sont des personnes comme les autres. C’est pourquoi un tiers – 35% – envisage de bousculer leur carrière en faisant une pause. D’abord pour s’accorder plus de repos et de loisirs – 14% aspirent à « ne rien faire » – ou même pour changer d’activité. Ils sont 18% dans ce cas, dont 5% souhaitant retrouver un emploi salarié.