Le lundi 22 mai, des travailleurs ont commencé à démolir Talus 2, l’un des plus vastes bidonvilles de Mayotte. Sur les lieux, les résidents réinstallés ont du mal à s’acquitter de leur nouveau loyer.
Le lundi 22 mai, les pelleteuses ont commencé à travailler bruyamment dans le nord de l’île de Mayotte, où se trouve l’un des plus grands bidonvilles, Talus 2. Les 162 habitations de fortune devraient être démolies dans la semaine. Pour assurer la sécurité de la zone et permettre aux travailleurs de détruire tous les abris sans être pris à partie, 200 membres des forces de l’ordre et agents de l’État sont présents. Le préfet Thierry Suquet décrit cette action comme une mesure sanitaire, qui vise à lutter contre la délinquance et l’immigration illégale, et à fournir un logement adapté aux Français et aux étrangers en situation régulière.
« J’ai du mal à payer le loyer »
Jusqu’à récemment, 86 familles vivaient dans ce bidonville. La moitié d’entre elles ont été relogées dans des appartements ou des maisons en dur, plus confortables, mais avec des loyers à payer. Une femme témoigne : « Je vis mieux avec mes enfants dans notre nouveau logement. C’est bien plus confortable. Mais j’ai du mal à payer le loyer. Je ne travaille pas et j’ai des enfants malades. » Les personnes en situation irrégulière sont expulsées du pays, tandis que les Français et les étrangers en situation régulière sont relogés. Les transports vers les Comores ont repris après une interruption de trois semaines à partir du 15 mai. Les forces de l’ordre affrontent régulièrement des groupes de jeunes qui s’opposent aux expulsions. L’État prévoit de démolir 15 bidonvilles au total.