De plus en plus de Français ont recours au crédit renouvelable en 2023

La France, comme le reste de la zone euro, connaît à l’heure actuelle une hausse du taux d’inflation. Si les prévisions se situaient initialement à 4,2 % pour l’année 2023, elles sont finalement passées à 4,9 % pour une moyenne oscillant entre 5,5 % et 6,5 % d’ici la fin de l’année selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Face à l’hyperinflation et une consommation en berne, les Français ont davantage sollicité le crédit renouvelable dès janvier 2023. C’est le symptôme d’une détresse financière croissante parmi les ménages les plus vulnérables, malgré une tendance globale à la baisse du crédit à la consommation.

Un recours croissant au crédit renouvelable

Les chiffres récents de l’Association française des sociétés financières (ASF) révèlent une augmentation notable de l’usage du crédit renouvelable. Alors que le total des crédits à la consommation s’élevait à 3,6 milliards d’euros en janvier 2023, en hausse de 2,2 % sur un an, c’est le crédit renouvelable qui a connu la plus forte progression. Avec une hausse de 14,7 % en un an, les crédits renouvelables ont atteint 855 millions d’euros en janvier 2023, contre 745 millions en janvier 2022.

Cette augmentation du recours au crédit renouvelable peut être perçue comme un cri d’alarme des ménages les plus fragiles face à la montée des prix et à la contraction de la consommation. Les crédits renouvelables, souvent associés à des cartes de crédit, sont généralement souscrits pour des montants relativement faibles et surtout en fin de mois, reflétant un besoin de financement des dépenses quotidiennes. Avant de demander un crédit renouvelable chez Cofidis ou d’autres établissements financiers, une évaluation des risques d’endettement et une bonne gestion du crédit lui-même sont de mise pour tout emprunteur.

Gérer efficacement le crédit renouvelable pour éviter les pièges de l’endettement

Car bien entendu, le crédit renouvelable n’est pas sans risques. Les taux d’intérêt peuvent atteindre des niveaux prohibitifs, avec plus de 20 % pour des prêts de moins de 3 000 euros. Ce facteur peut aggraver le surendettement des ménages, surtout dans un contexte où ces derniers sont déjà économiquement fragiles.

Quelques conseils importants

  • La compréhension des conditions du crédit : il s’agit de bien cerner tous les termes et conditions du crédit, notamment le taux d’intérêt, les frais de service, la durée du crédit, les conditions de renouvellement, etc.
  • Un usage avec parcimonie : le crédit revolving est très tentant vu qu’il donne accès à une source constante de financement. Cependant, il faut éviter d’y recourir pour les dépenses quotidiennes, mais plus comme une ressource de secours face à des besoins réels imminents.
  • La gestion du budget : savoir exactement combien d’argent on gagne et dépense chaque mois aidera à établir un budget et voir clairement où va son argent, puis déterminer combien peut-on se permettre de rembourser chaque mois.
  • Le remboursement : pour ne pas s’enfoncer dans l’endettement, il faut dresser un plan de remboursement et rembourser le plus rapidement possible. Payer plus que le montant minimum requis est conseillé, autrement, on prolonge la durée du crédit et augmente les intérêts à long terme.
  • Les changements des taux d’intérêt : le taux d’intérêt du crédit renouvelable peut augmenter en cours de route. Si on constate une hausse, l’emprunteur doit envisager de rembourser le crédit dans les meilleurs délais ou de le transférer à un autre crédit avec un taux d’intérêt plus bas.

Il reste possible de solliciter des organismes de crédit à la consommation et des conseillers en gestion de dettes lorsqu’on a besoin d’une aide externe pour éviter un éventuel surendettement.

Retour à la normale ou tendance inquiétante ?

Malgré ces chiffres, l’ASF insiste sur le fait que le niveau de recours au crédit renouvelable reste bien inférieur aux pics observés à la fin des années 2000. Selon l’association, le récent rebond pourrait simplement signaler un retour à la normale après une baisse constante durant plus d’une décennie, notamment durant la crise sanitaire. Les ménages emprunteraient finalement plus afin de garder le même pouvoir d’achat face à la flambée des produits et des biens de consommation.

Cependant, dans un contexte économique difficile, la hausse de l’usage du crédit renouvelable peut aussi être un indicateur de la détresse financière de certains ménages. Le défi pour l’avenir sera de veiller à ce que ce mode de financement ne devienne pas une source de surendettement accru pour les Français les plus vulnérables.