Lors d’une situation d’urgence médicale, chaque instant est précieux. Cependant, qu’elles soient en intervention ou non, certaines ambulances finissent par mettre en péril d’autres individus. Les motivations à l’origine de ces comportements excessifs sont étonnantes et se situent entre la recherche de profit et la rivalité entre les services d’urgence.
Des accidents provoqués par des ambulances en excès de vitesse et ne respectant pas les priorités inquiètent plusieurs entreprises d’ambulances privées. Elles mettent en cause un système de concurrence qui incite à conduire toujours plus rapidement. Lorsque le SAMU envoie une alerte, Jean-Philippe Papillon, ambulancier, dispose de 20 minutes pour se rendre sur les lieux, même si cela implique de traverser Lyon (Rhône) en entier. Il est autorisé à franchir les feux rouges et les stops à condition de ne pas mettre la vie d’autres personnes en danger, comme l’explique Jean-Philippe.
Des « menaces pour la sécurité publique »
Une fois que la patiente a été prise en charge et qu’elle n’est plus considérée comme étant en urgence SAMU, Jean-Philippe doit respecter le Code de la route. Cependant, quelques ambulanciers privés ne se gênent pas pour enfreindre ces règles. En août dernier, deux adolescents en trottinette ont été tués après avoir été percutés par un ambulancier. Cet incident a été mentionné dans une lettre où des entreprises d’ambulances lyonnaises dénoncent des « menaces pour la sécurité publique » car certains employeurs rémunèrent leurs employés en fonction du nombre de trajets effectués par jour. Cette pratique est pourtant interdite par la loi.
