L’usage de suppléments nutritionnels parmi les sportifs d’élite a gagné en popularité ces derniers temps, cependant, cette pratique peut comporter des dangers pour ces athlètes.
Des stars du sport lient les compléments alimentaires à leurs résultats positifs aux tests de dopage
En quelques semaines, trois figures sportives majeures, le footballeur Paul Pogba, la joueuse de tennis Simona Halep et le sprinteur Mouhamadou Fall, ont été identifiés pour avoir utilisé des substances interdites par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Tous ont pointé les compléments alimentaires comme source potentielle de cette utilisation illégale. Halep, en particulier, a été sanctionnée avec une suspension de quatre ans pour avoir utilisé le roxadustat (un antianémique) lors de l’US Open 2022, ainsi que pour des irrégularités découvertes sur son passeport biologique au cours de la même année.
Après avoir testé positif, Halep s’est défendue en expliquant qu’elle avait consommé du collagène, un complément alimentaire originaire du Canada, qui pourrait avoir été contaminé par le roxadustat en raison de la chaîne de production commune en Chine. Professeur Jean-Claude Alvarez, directeur du laboratoire de toxicologie du CHU de Garches, a confirmé cette possibilité, citant une incidence élevée de produits contaminés en Chine.
Les athlètes sont entièrement responsables de leur consommation de compléments alimentaires
Alors que la consommation de compléments alimentaires n’est pas interdite dans le sport, le risque pour les athlètes reste élevé. Les produits peuvent contenir des substances prohibées sans que celles-ci soient indiquées sur l’étiquette, selon une mise en garde de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). De plus, les affirmations des fabricants sur l’étiquetage concernant la certification ou le test de leurs produits par des organismes indépendants ne garantissent pas l’absence de substances interdites.
Le principe de responsabilité stricte s’applique en matière de lutte contre le dopage. C’est-à-dire que chaque athlète doit garantir que son corps ne contient aucune substance interdite, qu’elle soit consommée volontairement ou non. Selon Véronique Rousseau, diététicienne nutritionniste du sport à l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), le risque est très faible lorsque les produits normés sont consommés, c’est-à-dire lorsque leur contenu et leur origine sont connus.
Un marché en essor mais peu réglementé
Selon une étude du Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet), en 2022, le marché des compléments alimentaires en France a progressé de 3 % par rapport à 2021, générant un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. 59 % des Français consomment des compléments alimentaires, dont 44 % de manière régulière. Cependant, le marché est mal éclairé sur l’origine des produits et des ingrédients ajoutés.
Bien que les chiffres précis du nombre d’athlètes consommant ces produits ne soient pas disponibles, les experts confirment l’intérêt grandissant de cette population pour ces produits. Les compléments alimentaires sont notamment utilisés dans l’espoir d’améliorer les performances et la récupération, ou encore de compléter un apport alimentaire difficile à obtenir par l’alimentation normale.
Cependant, la consommation de compléments alimentaires ne fait pas l’unanimité parmi les professionnels. Véronique Rousseau appelle à la prudence et note qu’il y a souvent une « surestimation » de la perception de ces suppléments chez les sportifs. Raphael Faiss, chercheur antidopage à l’université de Lausanne, fait remarquer l’existence de l’effet placebo, où certains athlètes pensent que s’ils ne prennent pas de compléments, cela aura un effet négatif.
source originale : www.francetvinfo.fr
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