Colombie: 4 enfants survivent 40 jours seuls dans la jungle – Comment ont-ils réussi?

L’extraordinaire épopée de survie de quatre jeunes dans la forêt colombienne. Quarante jours après l’accident de leur avion, on les a découverts sains et saufs, le vendredi 9 juin. Les informations les plus récentes concernant leur état de santé sont encourageantes.

Les quatre enfants âgés de 13, 9, 5 et 1 an, qui ont survécu seuls dans la jungle pendant 40 jours, sont actuellement hospitalisés à Bogota. Ils devraient y rester entre deux et trois semaines pour suivre un protocole de renutrition, car ils ont été retrouvés amaigris et déshydratés. Pour l’instant, ils se rétablissent et parlent très peu. Ils ont raconté que leur mère avait survécu quatre jours avant de mourir et qu’ils avaient dû se débrouiller seuls ensuite.

Au moment où les secours les ont retrouvés, les enfants s’étaient installés sur une serviette, près d’un cours d’eau, et remplissaient régulièrement une petite bouteille de soda pour boire. Ils se sont nourris de réserves de farine de manioc trouvées dans l’avion, de vivres largués par les hélicoptères, ainsi que de racines et fruits qu’ils avaient identifiés comme comestibles. Ces enfants appartiennent à la tribu indigène des Uitoto et ont été habitués à vivre dans la jungle.

Les enfants vont garder des séquelles

La culture joue un rôle important dans la solidarité entre les frères et sœurs de ces âges. La fille aînée, âgée de 13 ans, a pris la responsabilité de ses frères et sœurs. Dans de nombreuses sociétés traditionnelles, à cet âge, on est déjà considéré comme un adulte, responsable des plus jeunes. De plus, les enfants sont habitués à affronter les épreuves collectivement grâce au « portage par le groupe », c’est-à-dire l’entraide au sein d’une tribu ou d’une fratrie faisant partie de leur éducation dès le plus jeune âge. Enfin, on sait que les enfants ont entendu les messages diffusés par les hélicoptères des secours leur demandant de rester groupés.

Selon Hélène Romano, psychologue spécialiste des traumatismes, les études montrent que les enfants qui vivent des expériences traumatisantes, y compris les plus jeunes, en gardent des traces psychiques. Même s’il n’y a pas de souvenirs conscients, il peut y avoir des « flashs sensoriels », des odeurs ou des bruits qui font ressurgir une angoisse.

Ces enfants ont certes été miraculeusement sauvés, mais ils ont également vécu un crash et perdu leur mère. Un accompagnement psychologique sera donc nécessaire. D’autant plus qu’après une expérience aussi incroyable, leur vie quotidienne et leur anonymat d’avant l’accident seront difficilement retrouvés.