Chaque jour, le groupe des échanges journalistiques présente la manière dont un événement d’actualité est représenté dans trois nations différentes.
Au Japon, le gouvernement envisage d’utiliser le robot conversationnel, tandis qu’à Singapour, on choisit plutôt de mettre en place des cours spécifiques pour les enseignants.
L’intelligence artificielle et l’éducation à Singapour
À Singapour, le ministère de l’éducation est clair : les outils d’intelligence artificielle (IA) pourraient être omniprésents dans le futur, il est donc important de les maîtriser. « Tout comme pour n’importe quelle technologie, ChatGPT et les outils d’IA similaires présentent des opportunités et des défis pour les utilisateurs », explique le ministre de l’éducation Chan Chun Sing, en comparant l’arrivée de ce robot à celle de la calculatrice il y a plusieurs décennies.
Alors qu’en France, Science Po a interdit l’utilisation d’IA par crainte de plagiat ou de fraude chez les étudiants, le ministère de l’éducation à Singapour souligne que différents types d’évaluation des enseignants ne peuvent pas être générés par ChatGPT, comme les présentations ou les projets qui nécessitent de l’analyse, des notes de terrain et des observations détaillées.
Le gouvernement japonais souhaite utiliser ChatGPT
Malgré sa réputation de puissance technologique, le Japon n’est pas en tête en matière d’intelligence artificielle. Le pays porte donc un grand intérêt aux IA américaines, dont ChatGPT. Les dirigeants du parti au pouvoir ont même invité et reçu chaleureusement Sam Altman, le PDG d’OpenAI, la société à l’origine de ChatGPT. OpenAI prévoit de renforcer sa présence au Japon pour améliorer les performances du système en langue japonaise.
Tandis que de nombreux pays restent méfiants vis-à-vis de ChatGPT et d’autres IA, en particulier celles d’origine étrangère, le gouvernement japonais reconnaît certes les risques, mais semble moins inquiet face aux IA américaines qu’en Europe.
« J’ai fait plusieurs essais avec ChatGPT et on obtient des textes proches des réponses du gouvernement au Parlement », déclare le ministre de l’économie japonais.
« Si des données utilisées sont très récentes, on pourrait considérablement réduire la charge de travail des fonctionnaires en confiant ces réponses à Chat GPT », explique le ministre de l’économie Yasutoshi Nishimura. « Je souhaite vraiment que l’on réfléchisse à ce type d’utilisation. »
Le ministre de l’économie japonais propose donc d’utiliser ChatGPT pour rédiger les réponses des ministres aux questions posées par les élus au Parlement. Il admet que cela nécessite de lever certains risques, mais Yasutoshi Nishimura se montre très confiant quant au gain de temps considérable que cela offrirait. Les fonctionnaires d’État japonais passent effectivement des nuits entières à rédiger les réponses des ministres qui, ne disposant pas toujours des connaissances techniques nécessaires, ne souhaitent pas improviser.