D’après les chercheurs, l’établissement des frontières des territoires autochtones constitue une protection fondamentale pour lutter contre la déforestation de la forêt amazonienne.
Un revers pour Lula. Les membres du Parlement brésilien ont approuvé, mardi 31 mai, un projet de loi qui vise à limiter la délimitation des terres indigènes. Le texte, qui a été adopté par 283 voix contre 155, stipule que les populations autochtones ne peuvent revendiquer que les terres qu’elles occupaient au moment de l’adoption de la Constitution en 1988. Cette position est contestée par les communautés indigènes, qui soutiennent qu’elles n’occupaient pas certaines terres en 1988 parce qu’elles en avaient été expulsées au cours des siècles, notamment pendant la dictature militaire (1964-1985).
Avant d’entrer en vigueur, le projet de loi doit encore être examiné par le Sénat. Il a été promu par des députés proches du secteur agroalimentaire et par d’autres groupes d’opposition. Son adoption par la chambre basse représente une défaite pour Lula. De retour au pouvoir au début de l’année, le président de gauche a promis de faire de la protection de l’environnement une priorité, après une période de quatre ans marquée par une augmentation significative de la déforestation sous la présidence de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
Les chercheurs estiment que la délimitation des terres indigènes est un moyen crucial pour lutter contre la déforestation en Amazonie, la plus grande forêt tropicale du monde. L’adoption du projet de loi « met fin à l’espoir pour l’avenir », a déclaré mardi Sonia Guajajara, la ministre brésilienne des Peuples indigènes. « Il s’agit d’un génocide contre les peuples indigènes, mais aussi d’une attaque contre l’environnement », a-t-elle ajouté.