Biodiversité: Agriculteurs encouragés à préserver haies, réduire émissions de GES d’ici 2030

Lors de l’annonce faite par Élisabeth Borne le lundi 22 mai, elle exprimait son souhait de diminuer de 33% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et la moitié de cette responsabilité semble être attribuée aux sociétés et aux agriculteurs. Néanmoins, il est clair que de nombreux agriculteurs ne respectent pas ces exigences, en particulier en ce qui concerne la préservation des haies, étant donné que 70% de celles-ci ont déjà disparu en France en raison de leurs activités.

Les haies, véritables barrières naturelles qui longent les champs, constituent une protection efficace contre le vent et l’érosion. Malgré les lois qui les protègent et interdisent de les couper sans autorisation, 23 500 kilomètres de haies disparaissent chaque année en France. Un agriculteur breton, par exemple, a illégalement arraché 350 mètres de haies l’an dernier, car il pensait qu’elles faisaient concurrence à ses céréales, et se trouve maintenant dans une situation financière difficile. Il risque une amende de 150 000 euros et trois ans de prison pour cet acte.

Les terrains sans haies sont plus exposés aux aléas climatiques

Enlever des haies pour augmenter la production est en réalité un choix désastreux pour l’environnement. Les terres sans haies sont en effet plus vulnérables face aux aléas climatiques. Depuis 1950, 70% des haies ont disparu, entraînant avec elles tout un écosystème. Jean-François Bouguennec, membre d’un collectif de lutte contre la disparition des haies, déplore cette situation : « Il n’y a plus de vie, plus d’oiseaux, plus de champs. Seulement du blé ».

Heureusement, certains militants s’efforcent de lutter contre cette tendance. En Mayenne, une filière de gestion du bois issu du bocage a été mise en place, permettant ainsi une gestion durable des haies et des économies d’énergie, notamment en remplaçant le chauffage au fuel. De plus, les agriculteurs qui choisissent de préserver ces haies sont récompensés par une incitation financière, puisqu’ils reçoivent sept euros par hectare et par an.