Baromètre SOS Amitié: Hausse de 40% d’appels de parents pour enfants de 9-10 ans

Selon une analyse réalisée par l’organisation SOS Amitié, sur une période de deux ans, les appels passés par des individus âgés de moins de 14 ans ont connu une croissance de 40%.

« En effet, le nombre d’appels concernant des enfants de moins de 14 ans est beaucoup plus important », confesse Patrick Alécian, psychiatre et pédopsychiatre, et fondateur des Maisons des Adolescents en France, le vendredi 12 mai sur Franceinfo. Cette observation confirme le baromètre du mal-être en France publié le même jour par SOS Amitié. Selon cette étude, entre 2020 et 2022, les appels de jeunes de moins de 14 ans ont augmenté de 40%. Patrick Alécian constate que ce phénomène touche des enfants de plus en plus jeunes. « Nous voyons des appels de parents concernant des enfants de 9-10 ans », prévient-il.

Les appels « directs » des enfants sont mis en évidence dans l’étude réalisée par SOS Amitié. Pour Patrick Alécian, cela est d’autant plus important. « Lorsqu’un enfant appelle seul, cela signifie qu’il y a déjà un élément sérieux dans cette plainte », dit-il, en ajoutant que cela « interroge vraiment le cadre familial et scolaire, qui sont les deux contextes les plus importants pour les enfants ». Le pédopsychiatre attribue cette détresse, en partie, à la crise sanitaire et aux nombreux confinements, « l’isolement révélant des difficultés ». « Nous savons, par exemple, que les problèmes conjugaux sont apparus au grand jour pendant le confinement, et si des enfants étaient auprès de ces parents, il y a vraiment eu des problèmes », explique-t-il. De nouvelles peurs ont également émergé, liées à « l’intimidation et à la peur des mauvais traitements » à l’école.

Patrick Alécian conseille aux parents de surveiller les « problèmes de relations avec les autres, l’irritabilité ou la tristesse. Le manque de réaction tant dans la famille, avec les frères et sœurs s’il y en a, qu’à l’école ». Les plaintes somatiques, l’anxiété à l’idée d’aller à l’école et la qualité du sommeil sont d’autres éléments clés à prendre en compte. « Les enfants qui dorment mal doivent être plus exposés à l’attention de leurs parents », conseille le spécialiste. S’il y a des signaux d’alerte, le pédopsychiatre recommande « que l’enfant ne consulte pas seul », mais avec sa famille, et qu’il s’adresse d’abord « à des psychologues spécialisés ».