Des scientifiques du Royaume-Uni suggèrent des moyens de diminuer la quantité de calories présentes dans les plats commandés par le biais des applis de livraison.
Comment éviter de trop craquer pour un burger ou une pizza, livrés directement chez vous ? Géraldine Zamansky, journaliste pour Magazine de la Santé sur France 5, nous éclaire sur le sujet.
Franceinfo : Quelles sont les alternatives proposées par des scientifiques britanniques pour réduire le nombre de calories sur les applications de livraison de repas ?
Géraldine Zamansky: Pour atteindre cet objectif, un groupe de chercheurs londoniens n’a pas hésité à développer une fausse application, comprenant tous les types de menus habituels. Avec les burgers et les pizzas, évidemment – les stars des commandes à domicile – mais aussi des plats asiatiques, mexicains ou encore des fishs and chips, le célèbre poisson avec des frites, très apprécié des Britanniques.
Plus de 23 000 personnes ont accepté de tester les différentes options proposées par le Dr Filippo Bianchi et ses collègues de Nesta, un groupe de recherche associatif mobilisé contre l’obésité. Le Dr Bianchi a expliqué qu’ils avaient réussi à réduire l’apport calorique d’une commande de 15 % en présentant en premier, les restaurants moins caloriques en moyenne. Ainsi, les plats les moins riches en calories étaient également placés en priorité dans leur menu.
Cela représente seulement 15 % de réduction ?
Ça ne paraît pas beaucoup, mais le Dr Bianchi précise que l’apport calorique spontané d’une commande se situe entre 1000 et 1400 calories. Ainsi, une réduction de 15 % représente un écart de 150 à 210 calories. Cela se rapproche néanmoins de l’objectif théorique, qui est d’environ 600 calories. Évidemment, pour que cela ait un impact positif sur la santé, il faut que ce nouveau choix soit maintenu sur le long terme.
Pour favoriser ce résultat, ils ont également étudié la meilleure façon d’afficher les calories à l’écran. Montrer leur décompte total, expliqué au-dessus du prix avant le paiement, est par exemple très efficace. Cependant, à ce stade, l’équipe du Dr Bianchi a constaté que les dépenses diminuaient également.
Les applications adopteront-elles volontairement l’affichage des calories ?
C’est effectivement un risque. Les chercheurs ont donc trouvé un compromis : mettre en avant les plats les plus chers, ayant le moins de calories. Ainsi, cela réduit un peu l’efficacité pour la santé, mais cela reste compatible avec un engagement volontaire du secteur dans cette direction.
Ce n’est pas impossible. Le Dr Bianchi a insisté sur un autre résultat important : environ 70 % des participants aimeraient disposer de cette information dans la réalité. Les applications qui adopteraient ce système attireraient donc davantage de clients. Et bien sûr, n’oublions pas que les calories ne sont ici qu’un indicateur facile à utiliser, mais que derrière ces chiffres, la qualité des aliments est essentielle!