Amiante : 1 850 plaignants déçus, pas de procès pénal contre l’État et industriels à Paris

Il s’agit d’une affaire de santé publique qui, en dépit de son impact, ne connaîtra pas pour l’instant de jugement au niveau pénal. La cour parisienne a décidé de ne pas organiser de procès dans cette affaire. Les 1850 personnes ayant porté plainte souhaitaient que des membres du gouvernement et des entreprises soient traduits en justice pour avoir retardé la mise en place de l’interdiction de l’amiante en France.

Depuis plus d’un quart de siècle, les victimes luttent pour obtenir un procès pénal concernant le scandale de l’amiante, mais le 19 mai dernier, la justice leur a une nouvelle fois refusé cette possibilité. Dans la même journée, la procédure entamée a été déclarée irrecevable en raison de son imprécision. Cette décision est une grande déception pour les 1 800 plaignants. « Je ne baisserai pas les bras. Je l’ai promis aux victimes. Ça me fait mal parce que bon nombre de victimes sur leur lit de mort m’ont fait promettre de mener ce combat jusqu’au bout et je le mènerai », confie Pierre Pluta, victime et président de l’ARDEVA (association de victimes de l’amiante), les larmes aux yeux.

L’amiante, reconnue cancérigène dans les années 70 et interdite en 1997

L’amiante a été classée comme cancérigène dans les années 70, mais n’a été complètement proscrite en France qu’en 1997. Pendant près de deux décennies, cette fibre isolante a continué à être employée, même si les risques étaient connus. Dans le cadre de cette procédure judiciaire, les associations de victimes souhaitaient mettre en cause 14 personnes, dont d’anciens hauts fonctionnaires, des scientifiques ou des industriels, qui auraient œuvré pour retarder l’interdiction de l’amiante. Les associations de victimes ont décidé de réitérer leur plainte contre les responsables de ce scandale sanitaire, qui serait à l’origine de 1 000 à 3 000 décès annuels.