À Roissy, ces derniers temps, on a remarqué une effervescence alarmante aux douanes. Près de 400 têtes de primates ont été interceptées par les autorités, ce qui met en lumière une activité commerciale sinistre et lucrative. Les crânes confisqués appartenaient à plusieurs espèces de singes, notamment des mandrills, des chimpanzés et des galagos, soulignant ainsi la grande ampleur du problème.
Contrabande de crânes de primates à Roissy
Le Muséum d’Histoire naturelle d’Aix-en-Provence vient d’accueillir une collection tragique : plusieurs centaines de crânes de primates saisis par les douanes à Roissy ces derniers mois. Il semble que ces crânes soient devenus des objets de collection précieux, particulièrement pour les collectionneurs américains, malgré le fait que l’espèce protégée soit en danger d’extinction.
Ces crânes de singes sont de tailles différentes, allant de quelques centimètres pour le plus petit des primates, le galago, à celui du grand singe. Sabrina Krief, une primatologue, considère la situation comme choquante. Depuis un an et demi, plus de 400 crânes ont été trouvés dans la zone de fret de l’aéroport, avec la dernière saisie remontant à la semaine précédente.
Les crânes de primate : un trophée de concours
La plupart de ces paquets étaient destinés aux États-Unis. Le phénomène est récemment apparu selon Nicolas Vialle du Muséum d’Histoire naturelle d’Aix-en-Provence, ces crânes étaient en particulier destinés aux clubs de chasse et de tir pour servir de trophées lors des concours. Une autre raison de cet intérêt renouvelé est la tendance des cabinets de curiosité où les gens recherchent des pièces exotiques.
La majorité des crânes saisis à Roissy provenaient du Cameroun. Ils étaient souvent récupérés par les chasseurs après avoir tué les singes pour leur viande. Fabrice Gayet, qui travaille avec les douanes sur les espèces protégées, atteste que ces chasseurs sont désormais sollicités spécifiquement pour les crânes car ces derniers valent plus pour eux.
Un danger pour les espèces en voie d’extinction
Sabrina Krief, primatologue, met en garde contre ce trafic lugubre qui exacerbe le déclin des primates, notamment des chimpanzés. Elle affirme que 70% des populations de chimpanzés ont disparu en 50 ans. Selon les douanes, un crâne de chimpanzé peut se vendre jusqu’à 1000 euros, et un plus petit autour de 50 euros, rendant cette pratique commerciale d’autant plus lucrative tout en mettant en danger les espèces protégées.
source originale : www.francetvinfo.fr
mode d’écriture : automatique par IA