Ce mercredi, la société de transport aérien organise sa réunion générale annuelle. Suite à la période sombre causée par la pandémie de Covid, il semblerait que l’entreprise ait réussi à surmonter ces difficultés.
Un regain d’altitude pour les comptes d’Air France, qui affiche un bénéfice net de plus de 720 millions d’euros. Soutenue par l’État qui détient encore 28 % du capital, la compagnie aérienne a terminé de rembourser les prêts garantis. Une bonne nouvelle pour le PDG, Ben Smith, qui peut désormais toucher sa rémunération variable et augmenter son salaire : il devrait empocher cinq millions d’euros cette année. En revanche, lors de l’assemblée générale prévue le mercredi 7 juin, la compagnie ne prévoit pas de voter le versement de dividendes pour les actionnaires. Le groupe affirme que sa priorité est d’investir et de renforcer sa position.
Effectivement, pour des raisons écologiques, il est encouragé à réduire l’utilisation de l’avion. Ce défi est commun à toutes les compagnies aériennes. Air France constate surtout une baisse de fréquentation sur ses vols court-courriers, notamment parmi les voyageurs d’affaires sur les navettes Paris – Marseille ou Paris – Toulouse, par exemple. Les allers-retours quotidiens ont presque été divisés par deux depuis 2019. Confrontée au télétravail, Air France a également réduit ses rotations et fermé dès 2020 ses lignes Orly-Bordeaux, Orly-Lyon et Orly-Nantes pour se conformer à la loi climat.
Des investissements
Sur les longs trajets, en revanche, les voyageurs d’affaires sont revenus, bien que légèrement moins nombreux qu’auparavant, ça a bien repris. La clientèle touristique aussi : les réservations pour cet été dépassent déjà 75 %, soit plus que l’année dernière.
Les tarifs des billets d’avion ont toutefois augmenté en moyenne de 20 %, permettant à la compagnie de restaurer ses marges. Air France sait cependant qu’elle doit faire face à un impératif écologique. D’ici 2030, elle vise à réduire de 30 % ses émissions de CO2 en utilisant des carburants plus propres, tels que le carburant d’aviation durable (SAF). Aujourd’hui, cela représente à peine 1 % de sa consommation, mais la compagnie s’engage à atteindre 10 % d’ici 2030. Cela représente un milliard d’euros supplémentaires à débourser chaque année, ce carburant étant plus coûteux.
Air France mise également sur le renouvellement de sa flotte en achetant des avions de nouvelle génération, tels que les A350 ou A220, moins polluants et moins bruyants. Il n’est pas certain que cela suffise à éviter les mobilisations de groupes, d’élus et de citoyens qui réclament des limitations de vols dans les aéroports et des couvre-feux.